San Francisco Diaries: Jours 19, 20 & 21

Ce dimanche 12 juillet, nous rencontrions Eva. Après avoir eu un premier contact avec elle sur le campus de Facebook (elle y était notre guide), nous la rencontrons au Café La Bohème en plein centre du district de Mission. Autour d’un café et par après, devant notre caméra, nous avons pu parler avec elle de la présence des sociétés numériques dans San Francisco, de leur influence sur la ville, de leur rôle dans le développement de la ville. Une des questions qui nous est directement venue à l’esprit était: « Doivent-ils être obligé de soutenir financièrement la ville et les communautés »?. Sa vision sera à découvrir dans notre documentaire mais il semble évident que les techies (les employés du secteur de la tech) doivent s’intéresser à leurs voisins, à la vie de leur quartier et doivent s’adapter à leur environnement. Eva pointait également le rôle de la ville dans la construction des logements abordables. Quant à savoir, si pour elle, san-franciscaine d’origine, la ville a perdu son âme, la jeune femme nous dit surtout avoir remarqué des changements architecturaux, physiques, comme le remplacement des petits magasins locaux et multiculturels par les restaurants modernes remplis d’hipster.

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IMG_1306Le reste de la journée se passait à prendre des plans de coupe du quartier de Mission, de fresques murales, d’oeuvres d’art de rue et de café branché pour techies. Aux détours d’une ruelle (clarion aly) connue pour ces fresques murales protestataires à sujets sociaux (comme la gentrification, la drogue ou encore la corruption dans le monde politique), nous rencontrons 2 artistes de rue peignant un mur où l’on peut y lire « Evict Google« . Pour eux, c’est clair, ils sont tellement en colère contre les employés de Google, Facebook et consorts qui leur vole leurs maisons et leur ville qu’ils ne trouvent même pas les mots pour l’expliquer, c’est sans doute plus facile grâce à la peinture.
Le lendemain (le 13 juillet), nous décidons de nous lever de bonne heure pour filmer les techies montant dans leur Google buses (nous vous en parlions dans l’article « La crise du loyer frappe de plein fouet San Francisco (1/3)« ). Le contraste est flagrant entre les travailleurs attendant les transports en commun dans les abris de bus et les employés des compagnies numériques qui attendent en file indienne, le nez sur leur smartphone, leur bus de luxe.
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IMG_1336Les garçons décident, dans l’après-midi, d’aller voir le Golden Gate Bridge (après près de 3 semaines passées dans la ville, il le fallait), passage obligé pour tous touristes qui se respectent à San Francisco et plans de coupe vidéo nécessaire pour placer notre documentaire dans la « City by the Bay ». Arrivés là-bas, après près d’une heure et demi passées dans les transports en commun, c’est une marée de touristes qui nous accueille. Nous ne perdons pas une minute, sortons la caméra et captons cet édifice, que dis-je, ce mastodonte tout de rouge vêtu qui nous fait face. Le soleil est là, la vue sur la baie est splendide, il n’en faut pas plus pour que l’on se décide à franchir le pont et ses 2,7 km pour aller voir si la vue est plus belle chez le voisin de Sausalito (la localité située de l’autre côté du GGB, lisez Golden Gate Bridge). Et quand la vue sur la célèbre prison d’Alcatraz et sur la baie était splendide depuis le côté « San Francisco », le côté « Sausalito » nous offre un superbe panorama sur Frisco, une vraie image de carte postale! Et des plans pour nos vidéos.
Les filles, pendant ce temps-là, continuent leur travail alliant photos et sons dans Mission et Valencia. Parties à la rencontre des habitants de San Francisco, anciens et nouveaux, elles désirent pouvoir exposer les changements que la ville a subis, le ressenti des San-Franciscains à ce propos… La suite dans notre documentaire!
Le mardi 14 juillet, nous décidons de nous rendre au City Hall, l’hôtel de Ville de San Francisco, pour y assister à un vote au sein du Board of Supervisors (Les supervisors sont une sorte de députés municipaux représentants chacun un district) au sujet de la régulation des plateformes proposant un service de location à court terme, la plus connue étant Airbnb. Le problème étant que beaucoup de propriétaires évincent leurs locataires afin de proposer leur maison ou appartement à la location à court terme parfois pour une somme bien plus importante qu’un simple loyer.
Ne pouvant pas filmer la séance, nous nous contentons d’écouter attentivement les débats (même si tout n’est pas facilement compréhensible en politique). David Campos, Supervisor du quartier de Mission, étant le plus enclin à réguler ces plateformes, n’a cependant pas réussi à faire passer sa motion. Ce dernier ne veut pas que les responsabilités d’une location incombent aux loueurs mais bien aux plateformes. Trop de règles s’appliquent au peuple mais aucune ne vient contrecarrer les grandes compagnies du type Airbnb, selon lui.
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Nous profitons de cette occasion pour, après la séance, interviewer des membres d’associations et défenseurs des droits des locataires dont Tony, qui a dû fuir San Francisco pour Oakland et qui a notamment écrit un livre de poèmes au sujet du vieux San Francisco, celui des histoires et des films, qui a perdu de sa superbe depuis quelques années. Lui-même activiste, sa femme s’occupe du projet Homefulness, un projet éducatif, artistique, de changement social et de cohabitation à destination des familles ou personnes sans domicile. Intéressés par ce qu’il a à dire et déçu de ne pas pouvoir passer le reste de l’après-midi avec lui, nous nous quittons sur une promesse de revoir.

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